Le dialogue n'est jamais un danger
Depuis deux ans et demi, je participe,
avec bonheur, au groupe de conversations catholiques-évangéliques.
Or, ce groupe vient de faire paraître un petit ouvrage que je vous
recommande chaudement : "Évangéliser aujourd'hui : des catholiques et des évangéliques s'interpellent" (une coédition
Excelsis et Salvator). Je me réjouis d'autant plus de cette parution
qu'elle constitue un véritable petit événement au niveau de la
France. Alors que depuis longtemps certains travaillent au dialogue,
ce livre est le résultat de conversations officielles entre
catholiques et évangéliques (les membres catholiques sont nommés
par la Conférence des Évêques de France et les membres
évangéliques par le Conseil National des Évangéliques de France).
Et cela témoigne d'une évolution positive dans la connaissance
mutuelle en France des catholiques et des protestants évangéliques.
Bien-sûr, des résistances existent encore (des deux côtés !), des
craintes aussi... mais quand des choses vont dans le bon sens, il
faut le dire !
J'ai rejoint le travail en cours, je
peux donc me permettre sans hésitation de dire combien l'ouvrage est
stimulant. Il me semble qu'il peut être un outil intéressant à
utiliser dans des groupes d'étude biblique, oecuménique ou non. Et
je suis convaincu que bien des lecteurs catholiques autant
qu'évangéliques apprendront beaucoup sur l'autre confession... et
peut-être même sur la leur !
En effet, le dialogue en vérité est
toujours l'occasion d'agréables surprises. Ceci dit, la culture du
dialogue est sans doute encore à développer dans le monde
évangélique. Il y rime encore trop souvent avec "risque de
compromission" (surtout quand il s'agit d'un dialogue avec les
catholiques, les luthéro-réformés, voire d'autres religions !).
Or, j'ai la ferme conviction que le dialogue n'est jamais un danger.
C'est toujours une chance, une occasion de découverte. Accepter le
dialogue, c'est une démarche d'humilité, qui laisse place à
l'écoute bienveillante plutôt qu'au jugement à l'emporte pièce.
Ce n'est nullement reculer quant à ses convictions mais c'est
accepter de ne pas s'enfermer dans ses certitudes. On ne peut pas
être en dialogue si on part du principe que, de toute façon, on a
raison et que l'autre a tort. Or, il me semble que les évangéliques
envisagent encore trop souvent le dialogue comme l'occasion de
défendre la vérité (qu'ils détiennent, évidemment !) et
d'évangéliser l'autre (au sens de le convertir...).
Il ne s'agit pas, bien-sûr, de
relativiser ses convictions. Je crois même en l'absolu de la vérité.
Mais je crois aussi que la vérité absolue n'est pas dans un dogme
ou une confession de foi. La vérité absolue est la vérité de
Dieu, manifestée en Jésus-Christ. Ma connaissance de cette vérité
est donc toujours relative, et nourrie de ma relation avec le Christ. C'est
toujours une quête, la recherche de toute une vie... et les autres
peuvent m'aider dans cette quête ! Oui, j'en suis convaincu, le
dialogue n'est jamais un danger, toujours une chance.
Commentaires
Enregistrer un commentaire